Ce qui est marrant avec les psychothérapies, c’est que ce sont ceux qui en font le moins qui en parlent le plus. Résultat : en France, la plupart des gens sont contaminés par des préjugés sur les psychothérapies. C’est dramatique, car de ce fait, ils se trouvent privées de l’accès à un moyen de traitement dont l’utilité n’est plus contestable au XXI siècle. Et vous savez quoi, c’est surtout la faute des professionnels ! Mais je ne veux pas rentrer dans ce débat. Je préfère vous donner la possibilité de savoir si vous avez été contaminé(e) par ces préjugés. Intéressé(e) ?!

Préjugé n°1 : les psychothérapies ne seraient pas efficaces.

Faux. Il est d’ailleurs difficile d’imaginer à quel point :

Lorsque l’on applique les méthodes d’évaluation utilisées en santé publique (évaluation des médicaments notamment), les psychothérapies se retrouvent au premier rang des traitements les plus efficaces.

Vous n’y croyez pas ?

Pourtant, de nombreux actes médicaux, dont des gestes chirurgicaux, sont évalués comme bien moins efficaces.

Pour voir cela, on s’appuie sur ce que l’on appelle la mesure de la « taille d’effet ». Cet indicateur (d’une valeur située entre 0 et 1) permet d’évaluer une différence d’effet entre le début du traitement et la fin, par rapport à un groupe contrôle.

Ainsi, sur une durée d’un an, les résultats par le CHU Vaudois (Suisse) montrent qu’une psychothérapie (toutes approches confondues) a une taille d’effet moyenne de 0,82 (source).

Avec ça, on est bien avancé, sauf si on le compare à la taille d’effet d’autres traitements. Par exemple, les traitement médicamenteux de l’arthrite rhumatoïde sont à 0,61. Les antidépresseurs se situent entre 0,17 et 0,30 ; quand à la prévention du glaucome on est carrément à 0,06.

Pas besoin d’avoir fait 15 ans d’études pour voir la différence.

L'efficacité des psychothérapies n'est plus à démontrer

L’efficacité des psychothérapies n’est plus à démontrer

Préjugé n°2 : les psychothérapies ne serraient pas efficientes.

En gros, elles coûteraient plus cher que ce qu’elles permettent d’économiser. C’est faux et c’est même l’inverse.

Ainsi, lorsque l’on inclus dans le calcul :

  • les arrêts de travail ;
  • Les consultations à répétition chez le généraliste
  • Les complications somatiques
  • Les prescriptions de psychotropes non utiles ;
  • Les examens complémentaires et consultations de médecins spécialistes ;
  • Les tentatives de suicide ;
  • L’effet sur l’entourage ;
  • Les accidents de travail ;
  • Etc.

… les économies sont juste gigantesques.

Les simulations montrent en effet qu’un euro investit dans le remboursement des psychothérapies permettrait d’économiser deux euros.

Préjugé n°3 : une psychothérapie ça dure longtemps

C’est encore faux.

La durée d’une psychothérapie dépend de la méthode utilisée. On peut d’ailleurs regrouper ces méthodes en trois types de durées.

Les psychothérapies à long terme

Avec ces méthodes, on dépasse la 50aine de séances sur une durée supérieure à 1an et demi. Cela dure effectivement longtemps et peut-être parfois trop.  Sauf que c’est une minorité au sein des nombreuses méthodes existantes (plus de 400 en France).

De plus, suivant les approches, une méthode proposera une durée de 2 à 3 ans alors qu’une autre pourra aller jusqu’à 10-15 ans. Entre 3 ans et 15 ans, il y a tout de même une différence.

Les psychothérapies à moyen terme

Lorsque l’on est entre 20 séances et cinquante séances sur une durée de 6 à 18 mois, on se situe dans le champ des thérapies dites à moyen terme. C’est d’après moi la majorité des méthodes thérapeutiques.

Les psychothérapies à court terme

Classiquement elles se situent entre 2 et 12 séances, selon les modèles. En général, cela se passe sur moins de 6 mois.

Par exemple, un accompagnement en T.B.S.I. (la méthode que j’exerce) prévoie 2 à 10 séances maximum. C’est ce que l’on appelle une thérapie brève.

En fait, ce type de méthode vise à traiter rapidement des problématiques précises. Par exemple, en T.B.S.I., on cible un problème par séance. Bien sûr, parfois on prend deux ou trois séances pour traiter une seule problématique.

Ces approches, encore peu connues du grand public pour la plupart, sont  en pleine expansion. Les mentalités évoluent.

Un cas particulier : la psychanalyse

La psychanalyse est une méthode d’investigation des processus inconscients fondée sur l’introspection et l’interprétation des contenus inconscients dans le cadre d’une relation entre un analysant (le patient) et un analyste (le psychanalyste).

Pour être franc :

  • Après pratiquement 5 ans d’analyse (de cure psychanalytique) ;
  • Et après avoir reçu en cabinet des personnes ayant derrière elles plusieurs années d’analyse (entre 3 et 18 ans pour la durée la plus longue) ;
  • Et enfin, en accord avec les constats de collègues de toutes orientations confondues…

… je ne considère plus la psychanalyse, au sens de la cure psychanalytique telle qu’elle peut être pratiqué sous ses différentes formes, comme une psychothérapie.

En fait, il s’agit plus d’une méthode d’introspection, certes passionnante et enrichissante, mais qui ne vise pas une amélioration des troubles. Cela a été explicitement dit par de grands psychanalystes.

Et d’ailleurs tout psychanalyste vous répondra qu’une cure psychanalytique ne vise pas la disparition du symptôme, si vous lui posez la question.

Et c’est un comble car pour la plupart des gens en France, faire une psychothérapie c’est faire une psychanalyse !

Il y a une confusion énorme sur le sujet. Et les professionnels y sont pour quelque chose.

Par exemple, une psychanalyste a publié en 2016 un article dans une grande revue de vulgarisation en psychologie dont je terrai le nom. Elle y déclare qu’on ne peut pas changer la cause du symptôme ou du trouble.

Conclusion (d’après elle), il faut s’habituer à vivre avec.

Laissez un professionnel dire cela au grand public, de cette façon là est de la pure désinformation ! Et de plus c’est dangereux.

Une démarche rigoureuse aurait été de dire : « dans le cadre de la cure analytique on ne peut pas changer la cause du symptôme, il faut donc s’habituer à faire avec ». Car visiblement, elle ne connaît rien d’autre que la psychanalyse. Elle ne peut donc pas faire de généralité sur les psychothérapies .

En effet, si ce qu’elle a disait était vrai en général, cela coudrait dire que depuis ma spécialisation en thérapie brève, je rencontrerais dans mon cabinet 80% d’exceptions. En effet, avec la T.B.SI. on constate que 8 patients sur 10 se libèrent du ou des problèmes traités au point qu’ils ne ressentent plus le besoin de faire une thérapie.

Ils ne sont donc plus obligés de vivre avec leur problème, au sens où celui-ci est totalement résorbé ou alors suffisamment résorbé pour que ce ne soit plus un problème.

Et c’est une sacré différence, qui se voit dans leur contentement, l’énergie retrouvée, des changements concrets dans leur vie mais surtout, par leurs témoignages. À titre d’exemple vous pouvez consulter la page témoignage de mon site professionnel.

Vous avez le choix entre trois types de durée

En fait, vous avez le choix, entre thérapies à court, moyen ou long terme. Mais je conseille plutôt de commencer par une thérapie brève (court terme). En effet, cela coûte moins cher et permet « d’ajuster le tir » rapidement si ça ne va pas.

Pourquoi ajuster le tir ?

En fait, il existe plus 400 méthodes différentes. Il faut donc parfois quelques essais pour trouver le bon thérapeute avec la bonne méthode, au bon moment. Oui, je sais cela fait un peu peur. C’est pour cela que j’ai crée spécialement pour vous une méthode simple pour trouver un bon psy.

Troisième préjugé : La psychothérapie est truc d’intello

Encore faux.

L’Allemagne rembourse à 100% certains types de psychothérapies exercées par des psychologues. En Suisse, en Espagne, en Autriche, les psychothérapies exercées par des non-médecins sont également remboursées.

Et les résultats du programme Britannique « Improving Access to Psychological Therapies » (« Améliorer l’accès aux psychothérapie) sont sans ambiguïté.

D’ailleurs, partout en Europe où les psychothérapies sont remboursées (même partiellement), on constate le même type de bénéfices.

Préjugé n°4 : nous n’avons pas les moyens d’investir dans ce domaine

C’est encore faux.

D’après les estimations, un million de gens seraient susceptibles de consulter. Cela nécessiterait alors 14 000 thérapeutes à temps plein.

En France en 2004, on estimait entre 8000 et 12000 le nombre de psychothérapeutes en France). Ce nombre à bien évidemment augmenté depuis. Et il faut le croiser avec le fait qu’en 2016 il existait au total plus de 50 000 psychologues sur le territoire Français, dont une partie exerce la psychothérapie sans s’être fait reconnaître comme psychothérapeute.

Enfin, comme nous l’avons vu, le coût du remboursement des séances de psychothérapie serait rentabilisé dès la première année. Pour cela et d’après les simulations, il suffirait de rembourser à 60% une vingtaine de séances facturées 40 euros chacune, pour commencer à faire des économies.

L'efficacité des thérapies n'est plus à démontrer

L’efficacité des thérapies n’est plus à démontrer

Préjugé n°5 : Juste écouter, n’importe qui peut le faire.

Vrai, juste écouter, n’importe qui peut le faire. Et encore, ce n’est pas si évident. Sauf qu’une psychothérapie, ce n’est pas « juste écouter ».

Les travaux qui ont étudiés l’efficacité des psychothérapies sur la base de leurs facteurs communs, ont montré que globalement, les psychothérapies sont efficaces dans 70% des cas. Ces mesures ont été faites avec des thérapies d’une durée d’un an.

Essayez d’obtenir ce type de résultat en parlant au type du PMU.

De plus, mon expérience me permet de dire qu’il est possible d’obtenir des résultats encore meilleurs et surtout, plus rapidement. Par exemple, un cure en Thérapie Brève Self Inductive (ou T.B.S.I.) dure 3 à 6 séances en moyenne. Et des résultats probants sont obtenus pour 8 patients sur 10.

D’autres méthodes thérapeutiques telles que l’ E.MD.R., la thérapie A.C.T. ou l’I.C.V. et certaines thérapies systémiques peuvent permettre d’obtenir des résultats similaires, tout aussi rapidement. Pour en savoir plus sur les différents styles de thérapies, suivez ce lien.

Quelles formations pour exercer la psychothérapie ?

La qualité des formations varie. Mais en général, ces méthodes nécessitent une formation exigeante. Par exemple, la formation à la Thérapie Brève Self Inductive dure 3 ans, comprends divers enseignements théoriques et pratiques.

On y retrouve entre autres  :

  • Des enseignements permettant de comprendre les processus psychologiques en jeu dans les interactions humaines et notamment dans la relation thérapeutique ;
  • Une approche permettant de développer un rapport empathique à l’autre, fondé sur des valeurs humanistes de respect, de non-jugement et de bienveillance inconditionnelle
  • L’apprentissage d’un protocole d’intervention structuré, comprenant plusieurs séquences à réaliser dans un temps donné à chaque séance.
  • L’écoute de soi et de l’autre, afin de réagir au mieux à chaque situation ;
  • La remise en question personnelle professionnel par le dépassement de ses propres peurs et freins personnels.
  • Etc.

La formation impose de plus un intense travail personnel de psychothérapie, organisé et encadré par les l’école. Un thérapeute ne sera d’ailleurs pas agrée s’il n’a pas donné des signes clairs d’évolution au plan personnel ainsi que dans son positionnement thérapeutique.

En ce qui me concerne, s’ajoute à cette formation l’ensemble des connaissances acquises lors de mon cursus universitaire en psychologie. Cela représente plus de 1500h de formation en psychologie sur 5 ans. Sans compter les matières annexes (sociologie, physiologie, statistiques, déontologie, etc.).

Voilà ce que j’avais à vous dire sur le sujet. Si vous cherchez hésitez à consulter, je vous invite à utiliser la méthode que j’ai conçu pour vous : « La recette pour bien choisir son psy« . Cela vous aidera à trouver plus facilement ce qui vous convient tout en limitant le risque de tomber sur un mauvais professionnel. Car comme en médecine ou ailleurs, il en existe toujours.

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Et n’oubliez pas de le partager, évidemment ;-).

D’ici là, à bientôt et merci pour votre soutien.

Ps : Je tiens à remercier les personnes qui m’envoient des messages, notamment par mail, ou qui laissent des commentaires. Cela fait « chaud au cœur » et me donne vraiment envie de continuer !

Karim

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