Face aux aberrations de notre monde et à l’injustice, face à notre propre impuissance, devant nos propres comportements et ceux de nos congénères, on ressent comme une tension, un bouillonnement au fond de soi. C’est la colère sourde et froide.  À d’autres moments, c’est l’agacement, l’énervement : ça déborde. C’est le « ras-le-bol », on explose, on est en colère. Quelle que soit la forme qu’elle prend, ne laissez plus cette colère vous ronger.

Transformer la colère, ok. Mais la colère, c’est quoi ?

La colère, c’est l’émotion qui manifeste le rejet de ce qui fait mal.

Et j’ai de nombreux patients qui arrivent avec une profonde colère. Parfois explosive, elle est plus souvent sourde, étouffée. Il n’en reste pas moins qu’elle est bien là.

À leur contact, je constate aussi autre chose : ils arrivent presque tous en me disant que « la colère c’est mal ».

Si vous voulez, c’est un peu comme si le locataire d’un immeuble venait se plaindre au concierge que l’alarme à incendie, c’est mal.

Alors certes, ça fait du bruit, ça dérange. Mais n’est-ce pas justement le but ?!

Non, la colère n’est pas mal car ce n’est qu’un signal, en l’occurrence, le signal que quelque chose fait mal et qu’on veut que ça cesse.

En fait, la colère est la réaction dont la nature a équipé notre égo pour réagir à ce qui blesse. C’est donc un réflexe naturel et normal.

En revanche, ce qui peut être jugé « mal », ce sont les actes que l’on pose sous le coup de la colère. L’alarme sonne et on panique. Du coup, on laisse l’immeuble brûler ou on marche sur son voisin pour sauver sa peau.

La colère, une énergie qui bouillonne en nous

La colère

La colère, une énergie qui bouillonne en nous

Essayez d’écoutez le bouillonnement de cette énergie, tapie au fond de vous. Prenez le temps de percevoir cette tension. Essayez de palper votre colère.

Et soyez sûr d’une chose : si vous ne la sentez pas, c’est qu’elle est profondément enfouie.

En effet, il n’est pas possible de ne pas avoir vécu de frustration, de déception ou de perte dans sa vie. Or, ces expériences sont à l’origine de la colère.

La colère est donc bien là, quelque part, soit à vif, soit tapie dans l’ombre. Et si on la laisse mijoter, le couvercle finit toujours par sauter d’une façon ou d’une autre.

Il peut alors tout autant s’agir d’une éruption explosive ou d’une sorte d’effondrement, d’épuisement, avec dans un cas comme dans l’autre, un cortège de destruction.

Au fond, cette colère est comme un dragon enfermé en vous-même. Il est puissant et il cherche un moyen de sortir. C’est pourquoi il fait peur…

Mais imaginez une seconde ce que vous pourriez faire si vous réussissiez à le dompter ?

Transformez votre colère pour ne pas qu’elle vous transforme

La colère vous dit « fais quelque chose pour que ça change, sinon… ».

Sinon quoi ?

« Si vous ne transformez pas votre colère, c’est elle qui va vous transformer, à petit feu »

C’est pourquoi, il est nécessaire de vous autoriser à la ressentir, cette colère. Ensuite, vous pourrez lui donner une place, mais pas n’importe laquelle : celle que vous aurez choisie.

« Donnez consciemment une place à votre colère. Car si vous ne le faites pas consciemment, vous le ferez inconsciemment ».

Et là, ça risque de tomber sur vos amis, votre famille, votre couple ou vous-même. Peut-être avez-vous d’ailleurs déjà remarqué sa signature.

Le problème est que, lorsqu’on le remarque, on s’en veut et plus on s’en veut, plus on cherche à étouffer cette colère. Mais plus on cherche à l’étouffer, plus elle nous étouffe en nous faisant faire des choses qu’on regrette par la suite.

Libérez-votre colère consciemment pour ne pas devenir aigri, colérique, jaloux ou simplement violent.

Donnez-lui consciemment un espace d’expression pour qu’elle ne vous ronge pas de l’intérieur.

Le dragon est puissant et il est même capable de vous rendre malade, physiquement.

Mais alors, que faire ?

La première chose, c’est bien sûr de la reconnaître.

Dites-vous : « je suis en colère », « j’en ai assez », « j’en ai ras le bol », « j’ai mal ». Dites-le-vous consciemment et avec l’intensité nécessaire.

En procédant ainsi, vous ouvrez une porte. Celle qui permet de chercher un moyen de s’en libérer. Car comment se libérer de quelque chose que l’on n’a même pas nommé ?

Accordez ensuite une place à votre colère. Personne, je dis bien personne n’est en colère « pour rien ».

Alors reconnaissez que vous avez souffert à un moment de votre vie et que peut être, ça fait beaucoup.

La coupe est pleine et la moindre goutte fait maintenant déborder le vase. C’est comme ça. Une première étape est de vider un peu le vase, pour ne pas être constamment « sur le fil ».

Comment vider la coupe quand elle est pleine

La colère : quand la coupe est pleine

La colère : quand la coupe est pleine

Je vais vous révéler un truc qui marche assez bien en thérapie. En fait, pour se libérer, il peut être bon d’exprimer sa colère, mais sous une forme consciente et dans un cadre maîtrisé.

Un moyen efficace de vider un peu la coupe est donc de le faire à travers une expérience symbolique qui met en scène votre colère.

Pour cela, voyez ce que vous avez ressenti le besoin d’exprimer sur le moment (gestes, paroles, actes). Avez-vous ressenti le besoin de frapper, de détruire, de repousser, de rejeter, etc. ?

Une action symbolique pour transformer sa colère

Choisissez ensuite un moment et un lieu où vous êtes certain d’être tranquille et vous allez pouvoir vous défouler.

J’ai par exemple une patiente qui a décidé de casser une vieille étagère qui traînait dans le garage depuis des années. Elle l’a détruite à coup de masse.

Pourquoi cette étagère et pourquoi de cette façon ?

Elle en voulait beaucoup, mais vraiment beaucoup à son mari et depuis très longtemps, sans s’être jamais autorisée à exprimer quoi que ce soit. Son fardeau était vraiment lourd. Elle eu besoin de d’exprimer sa colère contre son mari en cassant un objet qui lui était associé.

Elle l’a fait et ça l’a profondément libérée.

Après avoir accédé à sa colère. Après lui avoir donné une forme et après avoir vidé un peu le vase, elle a enfin pu engager un travail de fond pour transformer cette colère.

Alors bien sûr, vous n’êtes pas obligé de faire comme elle. Aller crier un bon coup et s’autoriser quelques injures (toujours tout seul hein 😉) peut tout à fait suffire dans certains cas !

D’autres écrivent leur colère sur une feuille avant d’aller la brûler ou de la jeter dans une poubelle.

En fait, chacun trouve sa solution.

Comment transformer sa colère en force de vie

Transformer la colère en force de vie

Transformer la colère en force de vie

Il y a plusieurs façons de procéder, qui sont d’ailleurs toutes complémentaires.

Bien sûr, il peut s’agir d’activités artistiques ou d’un sport, mais en général, ça ne suffit pas.

On peut faire une thérapie

Mais alors une vraie, c’est-à-dire une thérapie qui transforme et pas un truc où on « blablate » pendant des heures (si si, ça existe des thérapies efficaces ;-)).

On peut aussi transcender sa colère dans une forme de don de soi.

Je pense souvent à ces parents qui ont perdu un enfant dans des circonstances dramatiques et qui ont créé des associations. Ce qu’ils ont créé permet alors d’aider des centaines d’autres personnes à éviter ou à surmonter de telles souffrances.

Mais il y a un autre moyen, que j’ai découvert

De même que dans le cadre d’une thérapie efficace, il permet de mettre sa colère au service de soi-même, de sa transformation et donc de son éveil.

Comment ?

En travaillant à nettoyer son subconscient par des exercices méditatifs et physiques. En fait, on passe par le corps pour agir sur le mental.

Dans certaines phases d’effort, on a la possibilité de mettre notre énergie de colère au service de notre volonté de nous libérer. En effet, le Kundalini Yoga propose autant des moments calmes, doux, que des moments plus intenses, qui nous poussent à sortir de notre zone de confort.

On peut ainsi, en compagnie d’autres personnes, transformer sa colère en force de vie.

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À bientôt,

Karim

Crédit photo : Unsplash.com

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