Nous avons tous des épreuves à surmonter et nous savons que même si elles peuvent être douloureuses, elles nous font grandir. Mais parfois, on prend un KO… et on a l’impression de se retrouver au tapis. Pourtant, derrière ce choc se cache souvent une opportunité de prendre une nouvelle direction, de changer de vie. Et étrangement la nouvelle est souvent plus en accord avec nos aspirations profondes que l’ancienne, même si elle nécessite d’abandonner certaines choses.

C’est ce qui est arrivé à Olivier, qui a eu la gentillesse de partager son expérience avec nous. D’ailleurs, vous le connaissez peut-être déjà, sous le pseudo d’Eurêka. Auteur-interprète de slam, il propose un univers poétique riche et authentique. Son dernier clip raisonne d’ailleurs particulièrement avec notre sujet. On se retrouve donc à la fin de cet article pour un petit moment de poésie et de musique.

Une interview pour changer de vie

Voici les réponses d’Olivier à des questions qu’on se pose tous. Qu’est-ce qui a boulversé sa vie ? Comment a-t-il surmonté cette épreuve ? Comment a-t-il fait pour changer de vie, et surtout comment cela peut-il nous inspirer ?

Bonjour Olivier, pourrais-tu nous dire en deux mots qui tu es et ce que tu fais ?

Olivier : Je suis auteur-interprète de slam. J’ai la chance d’exercer ce métier à plein temps depuis deux ans. J’ai 33 ans et je vis à Lyon.

Se libérer soi-même : Et quelle était ta vie avant cette épreuve qui a tout changé ?

Olivier : Je travaillais comme journaliste en radio. C’était une activité qui ne me déplaisait pas foncièrement, mais qui ne répondait pas à mon besoin de me réaliser sur le plan artistique. Mon quotidien n’était pas désagréable, j’apprenais beaucoup de choses sur le monde mais il me manquait un accomplissement plus personnel pour être vraiment épanoui.

Se libérer soi-même : Oui c’est quelque choses que nous pouvons être nombreux à ressentir. Quelles étaient tes priorités à l’époque ?

Olivier : Mon travail me prenait beaucoup de temps. J’écrivais parfois quelques textes de slam le soir ou le week-end, mais comme je n’imaginais pas un seul instant en vivre, ce n’était pas spécialement une priorité.

Se libérer soi-même : Ta façon de penser de l’époque faisait que n’imaginais pas un seul instant en vivre… et qu’est-ce que cette vie t’apportait ?

Olivier : Pas grand-chose, quand j’y repense ! La stabilité que cette vie m’apportait était plutôt vécue comme une routine. Un point positif : je rencontrais énormément de personnes passionnantes au cours des interviews que je réalisais. C’est ce qui m’aidait à apprécier mon travail. Mais je savais que tout ça n’allait nulle part. Je ne parvenais pas à me dire que j’exercerais ce métier toute ma vie.

Se libérer soi-même : De la stabilité et des rencontres intéressantes… Qu’est-ce qu’il te manquait du coup ?

Olivier : Il me manquait, je crois, l’audace de me dire : je peux vivre de ma musique si je m’y mets sérieusement et si je m’en donne vraiment les moyens. Un coup de pied au derrière, en somme !

Comment changer de vie après un évènement douloureux ? Eurêka nous parle de son expérience

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Quel est cet évènement qui a bouleversé ta vie et qui t’a mis KO, sur le moment ?

Olivier : J’ai vécu une rupture amoureuse extrêmement douloureuse en octobre 2015.

Se libérer soi-même : Quelle a été ta première réaction, sur le coup ?

Olivier : Sur le coup, j’ai eu envie de mourir. J’avais la certitude d’avoir perdu la femme de ma vie. Je ne parvenais pas à penser à autre chose.

Se libérer soi-même : Qu’est-ce qu’on vit dans un moment tel que celui-ci ?

Olivier : J’ai fait une dépression de plusieurs mois, je suis comme descendu au fond de moi-même, et j’ai alors pris conscience que beaucoup de choses que je considérais comme importantes dans ma vie ne l’étaient pas, et vice versa. Une profonde remise en question de mes valeurs et de mes priorités, en somme.

Se libérer soi-même : Ok, il faut parfois que certaines choses soient détruites pour que de nouvelles puissent naître. Comment as-tu géré la crise sur le moment ?

Olivier : J’ai simplement voulu rester en vie et garder le sourire pour ma famille et pour mes amis.

À quel moment as-tu sentis que tu te relevais ? Que s’est-il passé ?

Olivier : J’ai rapidement compris (au bout de quelques jours seulement) que, puisque je venais de mourir, je n’avais plus rien à perdre, et que je pouvais donc prendre des risques et réaliser mon rêve d’enfant, qui avait survécu au milieu des ruines : être artiste et en faire mon métier.

Se libérer soi-même : On dirait que mourir quelque part, c’est aussi l’occasion de renaître quelque part, même si c’est douloureux. Quelles ont été les réactions de ton entourage lorsque tu as décidé de changer de vie ?

Olivier : Ma famille et mes amis ont été très présents, et contrairement à ce que j’aurais pu penser, ils ont été enthousiastes à l’idée que je me lance dans ce projet. C’est comme s’ils avaient toujours su que j’avais en moi ce potentiel artistique et qu’ils n’avaient fait qu’attendre que je le concrétise.

Se libérer soi-même : Tu as été surpris alors ! Et comment t’y es-tu pris pour changer de vie  ?

Olivier : J’ai commencé par me former assidument pendant deux mois auprès d’un professionnel du secteur musical qui m’a tout appris de l’industrie du disque et du spectacle. Ensuite, poussé par la rage de réussir, j’ai mis en application le contenu de cette formation pendant dix mois, jour et nuit, sans relâche, prenant à peine le temps de manger et de dormir…

J’ai d’ailleurs fait deux malaises dans mon appartement au cours de cette période; je n’en tire aucune fierté, mais cela illustre bien à quel point j’étais habité par cette urgence de réussir !

Comment changer de vie après un évènement qui vous a mis KO ?

Comment changer de vie après un évènement douloureux ? Eurêka nous parle de son expérience

Se libérer soi-même : on dirait que t’investir au max de ce que tu pouvais a autant aidé de tourner la page que de créer le futur que tu désirais. Qu’est-ce qui au fond de toi, t’as le plus aidé à maintenir le cap ?

Olivier : J’ai trouvé mon soutien dans la conviction intime et inébranlable que j’étais à ma place. Que si la vie avait fait que j’étais là, c’est qu’il y avait une raison. Du coup, rien n’était vraiment grave. J’aime la phrase de Marc-Aurèle : « Souviens-toi que tout ce qui arrive, arrive justement ». Je rencontre aussi chaque jour beaucoup de gens merveilleux et je me dis que sans cette aventure, je n’aurais jamais fait toutes ces rencontres.

Et maintenant, après tout cela, quel bilan fais-tu ? Que t’as apporté le fait de changer de vie ?

Olivier : D’abord, je suis heureux de me lever le matin, et c’est le plus important. Sur le plan financier, je vis aujourd’hui à 100% de ma musique. Principalement grâce aux concerts, mais aussi aux ateliers d’écriture slam que j’anime dans des collèges, des lycées, des hôpitaux ou des prisons. Et je fais finalement autant de rencontres passionnantes que dans mon ancien métier ! Le rythme de vie est plus intense et m’oblige à prendre davantage de temps de repos et de vacances pour compenser.

Se libérer soi-même : Pour finir, est-ce que tu aurais un ou deux petits conseils à partager avec ceux qui n’osent pas se lancer ou qui ont du mal à surmonter une épreuve ?

Olivier : A ceux qui n’osent pas se lancer : essayez, au moins, juste pour voir ! Et à ceux qui ont du mal à surmonter à une épreuve : restez encore un peu, on ne sait jamais.

Se libérer soi-même : Merci Olivier ! Vraiment, merci pour ce partage au sujet de cette épreuve qui t’as poussé à changer de vie. Du coup, à bientôt et d’ailleurs, pour te retrouver en concert, c’est ici. En attendant, autant se donner « Une autre chance » non ?! 😉

« Une autre chance »… pour changer de vie ? Approche artistique

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À bientôt,

Karim

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Eurêka officiel

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